Présentation de l’ouvrage " CATTIAUX, UN ART MAGIQUE " de Jean-Christophe Lohest et Jeanne d'Hooghvorst.
©Jean-Marie Groult - Éditions Philomène Alchimie
27 juillet 2023
Louis Cattiaux peintre
Louis Cattiaux naquit le 17 août 1904 à Valenciennes, mais décéda bien trop tôt le 16 juillet de l’année 1953 ; néanmoins, sa courte existence fut des plus fécondes. On dit de lui qu’il était à la fois peintre, poète, philosophe, et même alchimiste (voire d’après certains Adepte)… des épithètes qui malheureusement ne nous dévoilent qu’imperceptiblement la véritable dimension de ce personnage hors du commun. Il était en réalité tout cela, et bien plus encore ; il excellait dans chacune de ces diverses activités, car pour lui celles-ci faisaient partie d’un Grand Tout, d’une recherche globale tant artistique que spirituelle, et pourtant à la fois si intransigeante, « Quand la chose se produit c’est l’Art, quand elle ne se produit pas, ce n’est rien ! » nous assène-t-il.
Lors d’expositions permanentes à la galerie Berthe Weill, Louis Cattiaux expose à côté de peintres tels Picasso, Utrillo, Cézanne, Lautrec et Matisse. À ces diverses occasions, les critiques d’Art découvrent des créations qu’ils considèrent somme toute déroutantes ; en revanche, ils apprécient les belles couleurs franches et vigoureuses offertes par la palette de l’artiste et remarquent même que sur certaines toiles les couleurs sont semblables à des émaux translucides. Perplexes, les critiques s’interrogent, devant ces tableaux aux techniques si diverses, aux sujets inhabituels comme plantés entre réel et irréel, mais où fusionnent néanmoins et si harmonieusement couleurs et poésie.
Devant ce trop-plein de particularités, les critiques d’Art ne se laissent pas imprégner et, de ce fait, ont maintes difficultés à définir correctement cette œuvre picturale si libérée et si éloignée de celle de ses contemporains qui, de leur côté, ont opté pour un style un peu plus conformiste et donc assimilable par tous. Louis Cattiaux est si peu docile aux préceptes de l’époque qu’il ne cherche pas à plaire, il expose avec une transparence assurée son « moi intérieur ». C’est pourquoi il ne peut être qu’incompris par ceux-là mêmes qui conséquemment restent bien silencieux face à une œuvre si singulière. Malgré cette « déconvenue », ses tableaux sont aujourd’hui prisés et, pour l’heure, la propriété de musées français et internationaux, mais également de particuliers éclairés.
Voici in fine ce que nous pouvons retenir, dans un premier temps, des impressions exprimées par les articles de la presse spécialisée de l’époque. Mais bienheureusement nous verrons plus loin que des esprits éclairés avaient toutefois décelé, dès l’aube, un artiste hors pair.
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Quelques mots sur le surréalisme
Le dadaïsme alors disparu, l’entre deux-guerres voit apparaître une nouvelle période artistique nommée le Surréalisme ; un Manifeste rédigé en 1924 par André Breton, écrivain reconnu, tente de fédérer et de mettre en forme les divers « codes » rattachant les artistes, poètes, peintres,… qui cherchent à exprimer dans leurs œuvres leur inconscient ou leur « automatisme psychique » sans contrôle de la pensée, des concepts très à la mode en ce temps-là.
André Breton sera chargé en 1955 par le « Cercle Français du Livre », d’écrire un ouvrage sur la magie perceptible dans l’art, des peintures pariétales jusqu’à la période du surréalisme. Breton s’interrogeant sur le sens des cultures dites primitives lancera une enquête auprès de spécialistes de différentes disciplines sur la notion d’Art magique. L’auteur sera quelque peu dépassé par un sujet si difficile à cerner, la notion de magie étant semblable à un fourre-tout car on y place tout ce que l’on ne sait pas classer ailleurs (religieux, classique,…). D’autre part, le mouvement surréaliste s’intéressera tout particulièrement aux sciences occultes : divination, astrologie, celtisme et aux sociétés secrètes comme la franc-maçonnerie, et au Grand Art qu’est l’alchimie ; quelques membres illustres tels René Alleau, Bernard Roger passionnés d’alchimie en feront partie. André Breton et son épouse auront aussi pour ami Eugène Canseliet, alchimiste disciple de Fulcanelli (auteur du Mystère des Cathédrales), il citera également dans ses écrits les philosophes illuministes du XVIIIème siècle, Martinès de Pasqually et Louis-Claude de Saint-Martin.
Claude Lévi-Strauss prenant du recul vis-à-vis du surréalisme dira durement à son ami André Breton, à propos de son étude, que « Vous donnez aux termes d’Art et de Magie leur plus faible valeur sémantique ! ». L’ouvrage d’André Breton « L’Art magique » sera néanmoins édité en 1957 mais en tirage somme toute confidentiel.
Mais, revenons à Louis Cattiaux ; dans cette mosaïque riche mais trop hétéroclite, Louis Cattiaux ne peut se reconnaitre pleinement, que ce soit tant dans leurs positions artistiques que dans celles politiques, même si, toutefois, il s’interroge pareillement que ses pairs sur les thèmes de l’alchimie et de l’illuminisme,… C’est un homme qui veut aller bien plus au fond des choses que ses pairs ; alors en 1934, Louis Cattiaux, en réponse à ces divergences, avec quelques amis peintres que des valeurs unissent (Lafon, Ino, Marembert, Louis Gonzague Frick, Supervielle), publie un Manifeste forma-lisant la création d’un nouveau mouvement baptisé le Transhylisme, un art bien à la marge de ce surréalisme déjà vacillant, qui dépasse la matière et tend à nous amener sur le chemin de l’âme et de l’esprit. Ensemble, ils exposent à Paris au 3 rue Casimir Périer dans une galerie nommée « Gravitations », et créée à leur domicile par Louis Cattiaux et son épouse Henriette. Trois ans plus tard, à la fermeture de celle-ci, Louis Cattiaux continuera à exposer seul ses œuvres à cette adresse.
Comme nous allons le constater au cours de notre article, le sens donné par Louis Cattiaux à la magie dans l’art parait avoir une consistance bien plus palpable qu’en ce qui concerne la plupart de ses confrères surréalistes…
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La quête
La quête de connaissances, en cette première moitié du XXème siècle, ne s’acquiert pas à distance aussi aisément qu’aujourd’hui ; alors, autodidacte, Louis Cattiaux arpente les bibliothèques de Paris, dont celle de l’Arsenal et retranscrit en quelques phrases, dans de petits carnets, le savoir des Maîtres médiévaux et des Adeptes alchimistes disparus. Ne dit-il pas « Il n’y a que celui qui pénètre jusqu’à la racine qui connait tous les fruits de l’arbre », et c’est bien le fruit de ses réflexions qui l’exhortera à l’écriture d’un essai magistral : Physique et Métaphysique de la Peinture qui sera publié après sa disparition.
Il applique si bien ses découvertes à son art qu’on dira plus tard de sa peinture, sans pouvoir prétendre en appréhender toutes ses multiples dimensions, qu’elle est à plus d’un titre… MAGIQUE. Intrigués, on a l’impression d’explorer quelques songes ou scènes de théâtre peuplées de personnages, de fleurs et d’animaux. Il s’essaie, selon le thème, à un style puis à un autre mais toujours avec justesse, car chaque élément est mûrement réfléchi plusieurs jours à l’avance, nous révèle même un de ses visiteurs. Il exécute à l’occasion et selon la demande quelques paysages et natures mortes plus conventionnelles car il faut bien aussi se nourrir. Les sujets ne font pas tout, ses pigments surprennent à leur tour, leurs effets sont des plus improbables, couleurs parfois crues, parfois épaisses, comme émaillées dont le rendu change inexplicablement selon l’angle de la lumière, celle-ci comme absorbée par la toile parait jouer dans l’épaisseur de la matière « transmutée ».
De fait, Louis Cattiaux ne cache pas son attrait pour l’Alchimie et sa pratique ; il va jusqu’à élaborer ses couleurs après avoir étudié plus de quinze années durant les tours de main des alchimistes et les recettes des grands peintres dont celles de Van Eyck et de Rubens. Le résultat de ses recherches est si impressionnant qu’on ne connait toujours pas, à l’heure actuelle, la composition exacte de ses pigments et la teneur de ses mélanges rendant la matière imputrescible, des secrets qu’il a su si précieusement garder.
Sa quête n’est faite que d’absolu, il indique qu’« il nous faut devenir absents à nous-mêmes, pour devenir présents à la création toute entière », le sujet de ses œuvres pourrait à première vue paraître disparate et pourtant elles s’inscrivent globalement autour d’une thématique cohérente, parfois perceptible, parfois suggérée : Alchimie, scènes d’Annonciation, Vierges Éternelles, Christ. Mystique, il exprime dans ces scènes pleinement sa foi mais en fuyant tout dogmatisme et bigoterie qui pourrait l’assécher assène-t-il.
Ce ne sont pas que des scènes séduisantes à contempler ; si on les explore savamment, on y découvre force de détails, de symboles et d’allégories ; si bien que ces tableaux parviennent, en brisant nos entraves, à atteindre imperceptiblement notre subconscient, au point d’en percevoir quelquefois le message caché.
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Louis Cattiaux écrivain
Inspiré, Louis Cattiaux alterne tour à tour peinture et écriture, deux arts certes différents à première vue mais qui témoignent en définitive d’une semblable quête. Il publie deux recueils de poèmes mais consacre principalement une grande partie de sa vie à composer des milliers de versets, puis à les classer méthodiquement en livres. En 1946, il les publie partiellement sous le titre évocateur Le Message retrouvé, un ouvrage qui sera post-mortem complété de ses nombreux versets inédits et traduit en de nombreuses langues. Ces écrits semblent, à leur première lecture, tout aussi inclassifiables que peut l’être sa peinture.
Il y a-t-il donc une clef permettant d’ouvrir les mots, les œuvres de ce curieux peintre-poète ?
Louis Cattiaux précise que ce Livre ne se lit pas comme un livre ordinaire mais qu’il s’interroge tout simplement au moyen d’un stylet pointé au hasard des pages. On saisit alors dans cette méthode de lecture magique ce que nous propose subrepticement l’artiste. Il nous dévoile ainsi l’analogie qui existe entre le décryptage de ses versets et celui de ses tableaux ; car, pour lui, tirer un verset dans le Livre, c’est tout comme inviter un hôte au cheminement méditatif dans sa galerie d’Art, l’accompagner d’un tableau à un autre, lui faire découvrir un détail puis un autre ; enfin partager avec lui, si le visiteur s’en donne la peine, l’idée sous-jacente qu’il a bien voulu transmettre. Ainsi l’observateur n’est plus, à ce stade, simple spectateur mais a la possibilité de traverser un instant l’épaisseur de la toile afin de rejoindre l’imaginaire de l’artiste.
Que ce soit face à ses oeuvres peintes ou compulsant ses versets, nous avons nettement l’impression d’être, avec notre regard d’enfant, comme face au portail d’une cathédrale, plongeant d’une image sculptée à une autre, faisant le lien entre elles et subodorant le sens caché d’un message qui s’avère être toujours le même malgré ses multiples formes. Ainsi, adoptant la démarche de Louis Cattiaux, on se surprend à être en connexion avec un artiste moderne qui est lui-même en corrélation avec les Maîtres passés et qui avec bienveillance tente de nous transmettre au travers de son œuvre la Révélation issue de la Tradition primordiale.
Que ce soit au moyen de l’Art pictural ou littéraire, le Message livré à notre sagacité par cet artiste est semble-t-il pratiquement similaire, les deux arts auxquels il se livre sont ici extrêmement amalgamés comme jamais un peintre-écrivain n’avait su le faire aussi finement que lui ! En effet, certains autres peintres nous avaient octroyés quelques romans, poèmes et manuscrits pittoresques mais certainement pas sous cette forme littéraire si originale. Quand l’inspiration lui vient, du souffle d’en Haut nous assure Louis de Gonzague Frick, Louis Cattiaux griffonne ses versets impulsivement sur de simples bouts de papier qui lui tombent sous la main, puis il les reprend, les affine mot après mot, les ordonne tout comme s’il posait méticuleusement, ses couleurs par petites touches successives sur une toile vierge posée sur le chevalet. On devine, quelle que soit l’originalité de sa méthode, que l’homme suit sciemment le même plan.
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Louis Cattiaux alchimiste
Certains iront jusqu’à suggérer que ce Message Retrouvé est le dernier livre connu du Corpus Hermeticum, cet ensemble de manuscrits enseignant les sciences sacrées comme l’Alchimie, cette Science de Dieu comme la qualifie très justement Louis Cattiaux ! Cependant, Louis Cattiaux est, à notre avantage, un homme du XXème siècle, son message est donc pour nous, d’autant plus facile à assimiler, si on s’en donne la peine, que les textes trop souvent abscons des siècles passés. À le lire, à explorer attentivement ses tableaux, tout nous suggère que l’homme maitrise une grande connaissance du Grand Art qu’est l’Alchimie.
Et pourtant, Louis Cattiaux n'insère jamais dans son Message Retrouvé les mots Alchimie, Athanor, Soufre, mais Mercure uniquement une seule fois... cependant, il esquisse talentueusement la Science divine dans ses tableaux par l’insertion de symboles alchimiques (soufre, mercure, soleil, lune, cornues, pierre philosophale,…) dont le sens ne saurait être décelé que par des connaisseurs attentionnés. Par ailleurs, il partage généreusement ses connaissances hermétiques à l’occasion dans quelques lettres confidentielles destinées à quelques rares amis. C'est pour ces raisons, une trop grande discrétion, un manque de recherche absolue de reconnaissance et une liberté sans concession, qu'il n'est pas considéré comme un grand peintre par ses pairs ni comme un véritable Adepte par la majorité des alchimistes contemporains ; et de fait, il est jusqu’alors à tort méconnu, parfois même réfuté en tant que tel.
Car fort malheureusement, beaucoup en parlent sans avoir suffisamment approfondi cette œuvre picturale et littéraire qui semble si difficile à saisir alors que ses mots sont d'une incroyable limpidité, « qui effraient les cupides et perturbent les grossiers » comme il l’indique lui-même.
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Toujours avec cette volonté de dépouillement, il parvient dans ses écrits à exposer avec des mots « ordinaires » des concepts en vérité très simples, qui nous paraissent, à nous esprits quelque peu sinueux, extrêmement complexes ! Il conjugue indissociablement la recherche de son unicité avec Dieu et celle du sens de l’alchimie, toutes deux expérimentations si entremêlées. Ne dit-on pas que l'alchimie est « un travail de femme et un jeu d’enfant » ? Il accorde ainsi brillamment sobriété et magnificence. En apparence, il ne propose jamais, au cours de sa transmission, de recettes opératives, comme certains l'attendent, et qui les conforteraient dans la pratique seule du laboratoire.
Mais pourtant, et il le martèle lui-même : « Tous (ou presque tous) les versets du Message Retrouvé ont une signification alchimique », c'est parfois évident pour ceux qui ont pénétré d’autres ouvrages à ce sujet...
Alors, c’est à nous à présent de pénétrer les tableaux, dans chacun de leurs détails, d'aborder chaque verset, d'en assimiler chacun de ses sens jusqu'au dernier... l'Alchimique, le plus élevé, assure-t-il lui-même ; ils s'articulent tous dans un ordre voulu par l'auteur. Ces courts textes d’une lucidité prodigieuse se révèlent être un véritable enseignement initiatique, l’auteur y dissimulant même anagrammes et termes codés, nous incitant à nous enquérir de leur signification à dessein voilée.
Certes, tout cela semble parfois difficile à aborder ; beaucoup, faute de connaissances s'arrêtent aux premiers sens, les plus manifestes, puis butent alors sur des mots ou des clefs qui sembleraient a priori évidents à déchiffrer, mais les portes de la compréhension leur restent indubitablement fermées par manque d’audace ou de persévérance. Certains, effrayés par l’alchimie n’y liront que ce qu’ils veulent ou peuvent y trouver ; car, comme il est dit clairement dans le Message Retrouvé, le langage de son art « parle à l’intuition, à l’amour et à la mémoire profonde et non pas à l’intelligence, à la volonté et à la raison superficielle des hommes».
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Louis Cattiaux et la pierre philosophale
Louis Cattiaux, semble à nos yeux, être un de nos rares contemporains à avoir parachevé le Grand OEuvre, tant dans la compréhension de son essence que dans sa réalisation effective au laboratoire. Il sait que la pratique de l’Ora et celle du Labora sont impératives pour saisir le sens profond du monde et que c’est le seul moyen ici-bas de retrouver son Unité perdue avec Dieu. Il sait que ce que l’on nomme trop communément Alchimie reflète l’âme de la création et n’est pas que petites manipulations de laboratoire et conversations futiles. Pour ceux qui pourraient douter encore, il précise à mots couverts, dans plusieurs de ses versets, que c’est bien grâce à l’indispensable Donum Dei, ce fameux don de Dieu qu’il a pu obtenir la chose et « la tenir dans ses mains » comme il nous le confie lui-même.
En réalité, dans son œuvre en général, dans le Message Retrouvé en particulier, il démontre à mots couverts comment réaliser la Rénovation de la création, que d'autres tentent de qualifier péremptoirement d’alchimie spirituelle, mais en travaillant à l’avenant la matière par une pratique alchimique traditionnelle et bien tangible ; car il faut, comme il le dit si clairement, séparer l’amande de la crasse là où d’autres ont dit avant lui qu’il fallait « distinguer ce qui est impur de ce qui est pur ». Nous voyons bien ici, par ses tableaux, par ses textes, que Louis Cattiaux est loin de la recherche bien superficielle de la transmutation du plomb en or, son exploration va bien au-delà de ces vétilles.
La publication complète de ce Message Retrouvé, sera finalisée grâce à Emmanuel et Charles d’Hooghvorst, amis fidèles de Louis Cattiaux. Ceux-ci perpétueront, puis leurs descendants encore aujourd’hui, cette œuvre encore si peu connue à ce jour en France, son pays de naissance, mais heureusement appréciée à sa juste valeur et toujours étudiée par des groupes de chercheurs à l’étranger.
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La Transmission
Jean-Christophe Lohest et Jeanne d’Hooghvorst-Lohest (fille de Charles), étudient sans relâche, depuis des décennies, la peinture et les écrits de Louis Cattiaux ; ils souhaitaient, après avoir parcouru moult kilomètres pour répertorier et photographier la majorité des œuvres picturales de Cattiaux, transmettre leurs connaissances acquises au cours de ces trente longues années de recherche. En 2021 déjà, ils avaient proposé aux éditions Philomène Alchimie de publier Le Symbole Renouvelé de Raimon Arola, traduit de l’espagnol par Jeanne d’Hooghvorst.
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CATTIAUX, UN ART MAGIQUE
C’est maintenant un ouvrage majeur CATTIAUX, UN ART MAGIQUE qu’ils nous ont proposé d’éditer ; ce sont eux également qui nous ont permis d’approcher aussi intimement l’œuvre de Louis Cattiaux ; pour tout cela, qu’ils en soient ici grandement remerciés.
C’est la toute première fois que 191 tableaux et 42 dessins de Louis Cattiaux, pour la plupart inconnus, se trouvent ainsi réunis dans un véritable Livre d’Art. Les œuvres sont classées par thème dans l’ouvrage : un art magique, mors et vita duello, vierges éternelles, personnages, portraits, bestiaire, paysages, natures mortes. Auparavant, une remarquable et éclairante introduction de Jeanne d’Hooghvorst nous démontre, à l’aide de quelques extraits de presse, que certains commentateurs avaient, dès l’origine, admirablement mesuré l’œuvre de Louis Cattiaux ; puis, Raimon Arola nous offre un aperçu sur le courant artistique du début du XXème siècle à Paris, enfin une biographie exhaustive du peintre par Jean-Christophe Lohest et Jeanne d’Hooghvorst-Lohest nous permettra de mieux appréhender l’artiste tout au long de sa vie.
L’ouvrage se conclut par quelques splendides extraits de l’ouvrage Physique et métaphysique de la peinture de Louis Cattiaux. Dans les toutes dernières pages, un index des tableaux sera une véritable aide aux chercheurs et aux groupes de travail. Cet ouvrage est également agrémenté de nombreuses photos originales de Louis Cattiaux, nous rendant encore plus perceptible et éternellement vivant cet immense Artiste-Philosophe.
Ne nous y trompons pas, ce nouvel opus CATTIAUX, UN ART MAGIQUE vous sera un véritable outil pour pénétrer l’œuvre globale de Louis Cattiaux, peintre dans sa poésie et poète dans sa peinture, et embrasser la profondeur de son Message Retrouvé qu’il illustre merveilleusement dans ses tableaux. Nous imaginons que ces deux ouvrages ne pourront désormais exister l’un sans l’autre. Voilà la raison pour laquelle, présentement, nous avons évoqué alternativement le Message Retrouvé et son œuvre picturale !
L’objet de cette publication permettra au lecteur soucieux d’explorer attentivement ce tout nouvel ouvrage, de découvrir page après page l’Harmonie du monde, telle que Louis Cattiaux l’avait lui-même pressentie à l’aide de son regard d’Artiste éclairé.
Ce CATTIAUX, UN ART MAGIQUE associé au Message Retrouvé, nous vous le souhaitons, vous deviendra, comme pour nous-mêmes, familier et indispensable, telle une authentique et substantielle nourriture et conduira à un accroissement certain de votre lumière intérieure…
Et si, son sillon est terminé, son œuvre ne fait que commencer !
Notes :
1 Physique et Métaphysique de la Peinture de Louis Cattiaux, p.45, éd. Les Amis de Louis Cattiaux, 1991.
2 Beaux-Arts des 3 nov. 1933 – 13 avr. 1934 – 15 mar. 1935 – 18 oct. 1935 – 25 oct. 1935 – 6 août 1937 – 30 déc. 1938 – Paris-Soir du 13 janv. 1935 – La Liberté du 11 mars 1935 – Comoedia du 9 mars 1936 – Le Figaro du 18 mars 1936 – L’Intransigeant du 18 oct. 1936 – Marianne des 18 nov. 1937 – 16 fév. 1938 – 14 déc. 1938 – 21 juin 1939 et 28 juin 1939 – Gavroche du 15 août 1946 – V des 24 déc. 1950 et 6 juin 1951 – Le Semeur du 6 jan. 1952.
3 Magie : Art de produire, par des procédés occultes, des phénomènes inexplicables ou qui semblent tels que l’alchimie, l’astrologie, la sorcellerie, Dictionnaire Le Petit Robert.
4 Source : « Donc, de quoi parle-t-on ? Breton, Lévi-Strauss, et l’art magique » d’Éléonore Devevey, Université de Genève, in Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l'anthropologie, Paris, 2022). Lire en complément la conférence de Patrick Lepetit Surréalisme et ésotérisme, ou bien encore son dernier ouvrage Surréalistes et alchimistes, chemins croisés, éd. Selena, 2022.
5 Ibidem, p.49.
6 Ibidem, p.84.
7 Louis Cattiaux : « Je peins des Vierges Éternelles dont nul ne connaît le vrai nom sinon celui qui les épouse ».
8 Introduction de Jeanne d’Hooghvorst, p.14, CATTIAUX, UN ART MAGIQUE.
9 Ces courts textes font penser à des aphorismes, tournures littéraires qu’il a pu étudier dans les manuscrits des anciens alchimistes.
10 Voir en page 5 la photo représentant l’auteur et son invité tenant un stylet, CATTIAUX, UN ART MAGIQUE.
11 Introduction de Raimon Arola p.22, CATTIAUX, UN ART MAGIQUE.
12 Jean-Marie d’Ansembourg Glose téméraire des prières au père et à la mère, ouvrage ouvrant le Message Retrouvé par Louis Cattiaux, éd. Miroir d’Isis, 2020.
13 Le Message Retrouvé 3, 72.
14 Voir à ce propos les Éditions du Miroir d’Isis : « Paris, Le Caire », Correspondance entre Louis Cattiaux et René Guénon, janvier 2012 et « Correspondances de Louis Cattiaux » avec James Chauvet, Gaston Chaissac et Serge Lebbal, décembre 2016, et aussi « Florilège épistolaire de Louis Cattiaux » dans « Croire l’incroyable ou l’ancien et le nouveau dans l’histoire des religions » de Raimon Arola, Beya Ed., 2006.
15 Fulcanelli, Les Demeures philosophales, p.78 Tome 2, éd. Pauvert, 1996.
16 Le Message Retrouvé 19, 03’
17 Réalisation de la Pierre philosophale si convoi-tée des alchimistes.
18 Oratoire et laboratoire
19 Le Message Retrouvé 16, 62.
20 IHVH à Aharôn …afin que vous puissiez distinguer … ce qui est impur de ce qui est pur. Lévitique 10.8-10.
21 Le Message Retrouvé, éd. Denoël à Paris, 1956.
22 Titre original : El Simbolo Renovado ; a proposito de la obra de Louis Cattiaux, Raimon Arola, éd. Herder, 2013.
23 Le Symbole renouvelé, à propos de l’œuvre de Louis Cattiaux de Raimon Arola, éd. Philomène Alchimie, 2021.
24 « L’Art est Magique ou il n’est pas » p.43, Physique et métaphysique de la peinture de Louis Cattiaux, éd. Les Amis de Louis Cattiaux, 1991.
25 Le premier tirage de cet ouvrage sera vendu à un prix réduit grâce à la participation de généreux donateurs – Édition Livre d’Art en format 210 mm x 297 mm, 320 pages, reliure cousue, illustrations couleur, Photos N&B, papier glacé 150 gr., couverture cartonnée 3 mm, Poids : 1,850 kg. En vente dès janvier 2024 (et vente privée dès octobre 2023) sur www.editionsphilomenealchimie.com
26 Raimon Arola, docteur en histoire de l’art et professeur à l’Université de Barcelone, spécialiste du symbolisme sacré, de l’art et de la tradition hermétique.
27 Vous découvrirez 75 photos de Louis Cattiaux, affiches d’exposition, photos de couverture du Message Retrouvé, articles, archives,…
28 Expression empruntée à Jean Rousselot.
29 Expression reprise de l’introduction de Jeanne d’Hooghvorst.
30 Extrait de l’article de Jean-Marie de Saint-Ideuc N°84 Le Goéland, N°84
31 Pertinente citation que nous avons reprise d’une présentation de l’œuvre de Louis Cattiaux, et à vrai dire, les alchimistes ne se nomment-t-ils eux-mêmes « laboureurs » ?
32 Hommage de Jean Cuttat à Louis Cattiaux, 1953.